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dimanche 22 février 2009

Un autre monde (du travail) est possible…


Cadences infernales, surmenage, stress, harcèlement… Le lieu de travail n'est pas toujours de tout repos. A l'heure où la flexibilité revient à la mode, une étude australienne souligne les liens entre insécurité du travail et dépression. Un autre monde du travail est possible…


"Et les conditions de travail ? On en parle !" déclamait une ancienne campagne de sensibilisation du ministère du travail. Et bien, ce slogan pourrait être repris en coeur par les chercheurs australiens à l'origine d'une étude originale.
Un job d'enfer ou un enfer de job ?
Pas moins de 1 188 employés âgés de 40 à 44 ans (55 % d'hommes, 45 % de femmes) ont été inclus dans cette étude. L'essentiel de ces personnes était cadres, techniciens, professeurs, médecins ou infirmières. C'est pourtant à cette classe que l'on pourrait qualifier de "économiquement privilégiée", que l'équipe australienne du Professeur D'Souza1 a soumis à des interrogatoires sur leurs conditions de travail, leur perception de l'insécurité du travail, ainsi que des évaluations de leur santé mentale (anxiété, dépression, perception de leur santé mentale et physique…). Bien que les mauvaises conditions de travail soient assez répandues (23 % de l'échantillon ont rapporté un stress professionnel), seuls 7,3 % considèrent être victimes d'une forte insécurité de l'emploi, et 23 % d'une insécurité "modérée".
Résultat de l'analyse des interrogatoires : le stress et l'insécurité au travail sont des facteurs prédictifs de mauvaise santé mentale et même physique. Ces associations persistent même après avoir tenu compte du sexe, du niveau d'éducation, du statut marital, du poste professionnel, des événements personnels et de certains traits de personnalité (affect négatif notamment). Pris isolément, le stress multipliait par plus de deux les risques de dépression et par plus de trois le risque de l'anxiété.
Mais plus étonnant encore : indépendamment du stress, l'insécurité de l'emploi multiplie par plus de trois l'anxiété, la dépression et une mauvaise perception personnelle de l'état de santé général ; et par plus de deux une mauvaise santé physique déclarée !

Apprendre à maîtriser le stress au travail


Vivre sous pression…


Le stress est avant tout une réaction normale d’adaptation à une situation. Dans une société qui demande toujours plus de productivité, certaines personnes auront besoin de situations d’urgence, de conflits ou de complexité pour se dépasser et travailler de façon efficace. D’autres, au contraire, réagiront plus violemment à ce qui leur semble être une agression. Si le stress est interrompu, l’équilibre revient. Mais s’il devient chronique, il y a danger, car il pompe beaucoup d’énergie en demandant constamment à l’organisme de s’adapter. Il modifie l’équilibre nerveux et hormonal et baisse les capacités de concentration et de productivité. Sans oublier les retombées psychologiques plus ou moins sévères, et les problèmes cardio-vasculaires, comme l’hypertension, qu’il peut générer.


Appréhender le stress


Il n’y a pas de remède miracle contre le stress. Pour bien vivre sa vie au travail, il faut accepter l’existence de pressions et les identifier. A chacun d’élaborer la stratégie qui lui convient. Dans la plupart des cas, ce n’est pas la situation stressante qui compte le plus, mais plutôt la valeur qu’on lui accorde.
Dans un premier temps, la connaissance de soi, la lucidité et le recul par rapport à une situation, sont des armes pour s’accommoder ou réduire le stress. Ensuite, pour apprendre à lutter contre le stress il faut apprendre à analyser les conflits afin d’en extraire des données positives, relativiser les choses, avoir confiance en soi, se protéger et tirer des leçons des échecs.


Prenez soin de vous, soyez zen !


L’hygiène de vie et un comportement adapté contribuent à atténuer le stress.
Evitez le tabac, la caféine ou l’alcool qui, dans un premier temps, calment le stress mais, à la longue, ne font que renforcer l’angoisse ;
Ayez une alimentation équilibrée, éventuellement complétée par des vitamines et des oligoéléments ;
Cultivez une ambiance familiale et sociale harmonieuse ;
Au travail, apprenez à dire non, à déléguer, à communiquer ;
Faites-vous plaisir : à l’heure du déjeuner, prenez la poudre d’escampette et partagez votre repas, hors du lieu de travail, avec des gens que vous appréciez. Le soir, faites un petit break avant de rentrer chez vous : promenez-vous, allez voir une expo, faites un peu de shopping…
Aménagez-vous des loisirs, trouvez de nouveaux centres d’intérêt : votre vie ne doit pas être uniquement centrée sur le travail

dimanche 15 février 2009

Est-ce qu’on peut subir les images subliminales ?


Est-ce que des images insérées dans des publicités peuvent tout à coup nous donner des envies irrépressibles ? La légende veut que ces images, insérées dans un film projeté au cinéma, ont provoqué une hausse des ventes de boisson gazeuse et de pop-corn… "Mais c’était en réalité une vaste supercherie !" souligne Alain Lieury. En détail, un film a 24 images par secondes (25 à la télévision), soit en gros 40 millisecondes (ms) par image. Or pour toutes les images d’une durée inférieure à 100 ms, il se produit dans notre système visuel un phénomène appelé masquage : notre cerveau fusionne les images, une image isolée est donc effacée par les autres ou la succession des autres qui sont similaires. De plus, si on met un texte "Votez trucmuche", il faut environ 250 ms pour que le cerveau lise un seul mot… impossible pour notre intellect de déchiffrer une phrase en 40 ms !

Pourquoi avons-nous des mots sur le bout de la langue ?


Combien de fois cela nous arrive d’avoir un mot sur le bout de la langue, cette sensation qu’il est tout proche, mais qu’il nous échappe. La cause tient au fait que notre mémoire des mots est séparée en deux compartiments :
La mémoire lexicale, qui est un glossaire des mots que nous connaissons, avec leur écriture et leur prononciation phonétique mais sans le sens ;
La mémoire sémantique, qui contient la signification des termes.
Bien sûr les deux sont reliées : à un mot de la mémoire lexicale correspondent une ou plusieurs définitions de la mémoire sémantique. "Or chez la plupart des gens, la mémoire sémantique est plus efficace, c’est celle qui revient le plus facilement" souligne Alain Lieury. Parfois, notre cerveau retrouve ainsi la signification du mot que nous cherchons dans la mémoire sémantique sans trouver le mot lui-même dans la mémoire lexicale : l’idée est là, mais pas son "enveloppe", donc impossible de le dire ! Alain Lieury conseille une méthode face au trou de mémoire : "Passez en revue mentalement toutes les lettres de l’alphabet, le mot devrait revenir à la bonne lettre".

Combien de mots de vocabulaire connaissons-nous ?


Lorsque l’on voit l’épaisseur des dictionnaires, on se dit qu’on n'a pas fini d’apprendre la langue française. Le Larousse en contient ainsi près de 80 000 (50 000 noms communs, 30 000 noms propres). "Les enfants connaissent 9 000 mots en moyenne à la fin du primaire, souligne Alain Lieury. On arrive à 26 000 mots en fin de troisième. Et on continue d’apprendre au Lycée et dans les études supérieures. Un adulte cultivé doit tourner autour de 30 000 à 50 000 mots de vocabulaire…". Mais il faut souligner qu’entre ce que l’on connaît et ce qu’on utilise, il y a un pas : une étude strasbourgeoise a montré que le vocabulaire utilisé de manière courante atteignait à peine 8 000 mots en moyenne !

Pourquoi faire du vélo, ça ne s’oublie pas ?


Tout le monde le sait, quand on sait faire du vélo, c’est pour la vie. En fait, c’est la mémoire de tous les apprentissages "sensorimoteurs" qui est tenace : faire du vélo, nager, conduire… car ce n’est pas du tout le même système cérébral que celui qui s’occupe des souvenirs en image ou en sons. On l’appelle la mémoire procédurale. C’est notamment le cervelet qui va retenir ces automatismes. Pour Alain Lieury, "cette mémoire est très solide, car elle nécessite des milliers de répétitions pour se construire, ce qui va graver les gestes. Mais le manque d’entraînement est responsable à long terme d’une baisse des performances (comme pour le piano par exemple)".